Pour écouter la chronique en Mp3
Un peu comme l’iceberg, ce qu’il est possible de trouver sur les moteurs de recherche ne représente qu’un petit pourcentage de ce qui en réalité existe sur le web. Les experts prétendent que 80 % des sites web ne sont pas accessibles par les moteurs de recherche traditionnels et que ces sites grenouillent dans une espèce de web invisible ou web opaque. Serait-ce vraiment l’enfer du web?
Mais pourquoi ces sites ne s’affichent pas?
Examinons les raisons pourquoi des sites ne s’affichent pas dans les résultats, de façon inconsciente ou non voulue. 1. Les causes involontaires :
Site non indexé : un site valide dont les moteurs ignorent l’existence parce qu’ils n’ont pas été avisés de son changement d’adresse ou son déménagement.
Contenu à accès limité, sous mot de passe : comme les sites de journaux payants, les sites d’archives universitaires…
Site avec page dynamique : qui change souvent de contenu, généré par un ordinateur (comme les pages de prévisions météorologiques ou les données de la bourse)
Site utilisant des formats non supportés par les moteurs de recherche, comme autrefois les PDF ou les formats avec animation flash (depuis 2008)
2. Les causes volontaires :
Renferme souvent du contenu que l’on ne veut pas rendre public, qui est consulté de façon anonyme pas ses utilisateurs. Possibilité d’effectuer des transactions, mais de façon non traditionnelle.
Les catacombes du Web
Il y a des avantages et inconvénients à ce que votre site ne soit pas indexé dans les moteurs de recherche. Le Deep web a permis aux insurgés pendant le printemps arabe de communiquer plus librement. Même moyen utilisé par les dissidents chinois pour contourner le pare-feu instauré par le gouvernement. C’est aussi un lieu où fourmillent les revendeurs de drogues, d’armes, les groupuscules de pirates, et d’activistes illégaux. Ce qui vaut au Deep web d’être surnommé “le côté obscur de la toile ». Des pratiques illégales contre lesquelles luttent péniblement les gouvernements. J’ai déjà traité dans une chronique précédente qu’en octobre 2013, le FBI avait fait fermer Silk Road dans le Deep web, sorte d’eBay de la drogue, qui a presque aussitôt réapparu ailleurs. Si vous désirez naviguer dans ce web abyssal, il faudra vous protéger avec un antivirus et un VPN (ou RPV réseau privé virtuel). Vous allez devoir utiliser un navigateur étrange comme TOR (The Onion Router ) où personne ne saura qui vous êtes, et de quel endroit vous naviguez. Vous devrez utiliser un moteur de recherche comme DeepPeep (le voyeur profond) qui se targue d’indexer 90 % du web profond. Mais cet abime est miné de vilains qui tenteront aussitôt de s’ingérer dans votre ordinateur, bloqué votre antivirus et voler vos mots de passe. Garantie, preuve à l’appui. Si jamais vous êtes quand même intéressé par un passeport américain, ou désirez engager un hacker pour faire fermer la page Facebook de votre ex-ami(e), vous devrez transiger en Bitcoins, une monnaie virtuelle qui rend les transactions intraçables. Rappelez-vous qui y fait très chaud et que la plupart des nouveaux s’y brulent rapidement.
Lecture additionnelle
J’ai commandé de la MDMA en plongeant dans le Dieppe web – Les Inrocks