Depuis quelques années, nous notons une recrudescence de la publicité sur les sites Web. Cette publicité est intrusive et agressante. Est-elle vraiment nécessaire? Il faut comprendre qu’à l’origine, les créateurs de l’Internet désiraient un environnement numérique libre, gratuit et sans publicité. Mais les coûts élevés d’hébergement et de création des sites ont tôt fait de larguer ce principe par-dessus bord, dès l’apparition du World Wide Web à l’automne 94.
La première publicité en ligne serait apparue sur le site du magazine wired.com pour une publicité d’ATT, alors le plus important opérateur téléphonique aux É.-U.. En fait, on voulait vous vendre une connexion Internet commutée (54k), pour justement accéder à l’Internet. Dès 1995, le portail Yahoo alors dominant dans le marché des portails de nouvelles, commence à afficher de la publicité de façon régulière.
En 1996, les publicités animées font leur apparition (les ShockWave et autres Macromedia Flash) ont, au grand bonheur des geeks de l’époque, intégrée alors dans le navigateur Internet Explorer 3.0. Le Flash dominera la publicité jusqu’à ce qu’Apple en 2008 décide de le bannir de ces appareils mobiles (iPhone, iPad…)
Dépasser les journaux
Selon Internet Advertising Bureau (IAB), les sommes consacrées à la publicité en ligne ont dépassé en 2010 celles destinées aux journaux. Les revenus publicitaires sur Internet ont atteint 2,5 milliards de dollars, en progression de 23 %.
Mais peut-on vraiment bannir la publicité?
Dans le but de protester comme la domination de Google et pour obtenir un partage des revenus de pub, l’entreprise de télécommunication Freebox en France a annoncé le 3 janvier dernier que plus aucune publicité n’apparaîtra sur les sites Web de leurs abonnés. Très rapidement, Google, le Goliath de la publicité en ligne a avisé Freebox que s’il procédait, il serait banni des résultats de recherche de Google à travers le monde.
Après 4 jours de protestation, ces derniers ont affiché de nouveau les publicités, mais que les internautes peuvent déactiver. Mais Freebox donne un ultimatum de 3 semaines à Google pour partager les revenus sinon ils retireront de nouveau les pubs. Un combat de géant à surveiller. Sans publicité, une grande partie de ce que vous utilisez sur le web ne serait plus viable (moteur de recherche, courriel, applications sur téléphone intelligent, vidéos, jeux, musique en Streaming ).
La publicité est le sang qui nourrit le web, tout comme pour les journaux, la radio ou la télévision. Sans publicité, le cœur de l’Internet arrêterait de battre et on célébrerait la mort de beaucoup de vos sites préférés, qui sont aujourd’hui indispensables pour une très grande partie de la population.