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Acheté en 2014 par Facebook pour 22 milliards $, cet apps est le plus grand réseau social avec ses 600 millions d’utilisateurs. Aurait-il vendu son âme au diable?
WhatsApp est une application mobile de SMS (texto) qui n’utilise pas les réseaux cellulaires habituels, mais la bande passante de l’internet. Ce qui la distingue des autres, c’est qu’elle est gratuite, ne contient aucune publicité et elle est facile d’utilisation. Il est possible d’envoyer des messages texte, mais aussi des messages vocaux et des photos en utilisant un appareil branché sur un simple réseau WiFi. Beaucoup de jeunes utilisateurs qui refusent de payer pour les SMS et ne naviguent que par WiFi ont rapidement adopté cette plateforme pour communiquer entre eux.
Croissance fulgurante
Combien de fois ai-je entendu mes adolescents me dirent : « Comment? Tu n’es pas sur WhatsApp? Alors, je ne pourrais pas t’envoyer de SMS ». D’ailleurs le nom choisi, s’apparente à l’expression anglaise « What’s up » qui veut dire « Quoi de neuf? ».
Fondée en 2009 par deux anciens employés de Yahoo, Brian Acton et Jan Koum, l’entreprise compte en 2014 plus de 600 millions d’abonnés et 55 employés. Le bouche-à-oreille a été leur mode de croissance, l’entreprise n’ayant jamais fait de publicité ou même d’opération marketing. La fiabilité de leur réseau est aussi leur marque de commerce, offrant une disponibilité du réseau atteignant 99,9 % CAD une interruption moyenne de moins de 1 minute par jour.
350 millions de dollars$ par employé
Le 19 février 2014, Facebook achète WhatsApp pour 16 milliards $, dont 4 M$ comptant et 12 M$ en actions Facebook. Trois autres milliards sont également prévus pour les dirigeants et salariés, qui deviennent tous des salariés de Facebook. Chacun des 55 employés a reçu un bonus de 350 millions $ chacun. Le fondateur Jan Koum occupe maintenant une place au sein du conseil d’administration de Facebook. Venu au monde en URSS (Ukraine) et de confession juive, il a immigré aux États-Unis à 16 ans. Étrangement en 2009 les deux fondateurs Acton et Koum ont tous les deux fait une demande d’emploi chez Facebook, et n’ont pas été embauchés. Notez que Google avait quelque mois plus tôt offert 10 milliards de dollars pour WhatsApp, offre qui avait été refusée.
Un modèle viable à long terme?
Le modèle de WhatsApp est viable aussi longtemps que les forfaits cellulaires imposent des frais pour les SMS. Le jour où ce modèle change, en offrant les SMS gratuits, la popularité de WhatsApp risque de décliner. Mais la croissance est toujours au rendez-vous. L’an dernier plus de 27 milliards de SMS étaient échangés chaque jour.
Pourquoi Facebook?
La raison est fort simple. Afin de compétitionner avec la téléphonie sur le web offert gratuitement par Google Hangouts (l’ancien Google Talk / Google Voice), Facebook cherche a développer un produit comparable à court terme avec WhatsApp. WhatsApp a fait subir à l’industrie du SMS ce que Skype a fait endurer à l’industrie de l’appel interurbain. Et maintenant, ils veulent terrasser en même temps Skype qui est la propriété de Microsoft, disponible maintenant en synergie de leur courrier Hotmail / Live (Outlook). Une grosse commande pour M. Zuckerberg.
Selon les experts, aussitôt que WhatsApp aura réussi à développer son application de téléphonie gratuite, elle sera rapidement intégrée à Facebook. Par le fait même, elle disparaîtra, absorbée par le monstre Facebook. Une triste fin selon plusieurs experts.