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Airbnb est une plateforme communautaire de sous-location et de réservation d’appartements ou de maisons privés. Ce site a été mis en ligne en 2008 par deux étudiants de San Francisco, Brian Chesky et Joe Gebbia. Sans le sou, Chesky et Gebbia qui habitaient ensemble ont eu l’idée de sous-louer leur appartement pendant un important congrès ou tous les hôtels de la ville San Francisco affichaient complet. Ils se sont acheté trois matelas gonflables et ont publié une publicité sur les réseaux sociaux vantant leur « Air Bed » and Breakfast (gite du passant avec lit gonflable). Suite au succès de cette première sous-location, le site AirBnB est né. Aujourd’hui, AirB&B affiche un demi-million d’annonces dans 33 000 villes et 192 pays. En moins de quatre ans, plus de 10 millions de nuitées y ont été réservées. En 2014, à Montréal, environ 1000 appartements sont disponibles sur le site et autour de 300 dans la ville de Québec. En moyenne, les tarifs quotidiens sont de 35 $ pour une chambre et une centaine de dollars pour un appartement meublé.
Le modèle d’affaires
Le prix des nuitées est fixé par le locateur d’appartement qui affiche le prix désiré pour son logement. Une commission est prélevée sur le total de la location, soit 3 % du prix payé, et une légère surprime est aussi payée par le locataire.
Hôtellerie pirate?
En février 2013, un locateur d’Airbnb de la ville de New York, Nigel Warren, a reçu une amende de 2100 $ pour avoir sous-loué son appartement à une touriste pendant trois jours. C’était la première condamnation du genre pour cette ville. En février 2014, le tribunal de Paris a condamné pour la première fois un locataire qui avait mis une de ses chambres en sous-location via AirB&B. Le locataire a été condamné à payer 2 000 euros en dommages et intérêts à son propriétaire. Depuis, plusieurs baux de location ont été modifiés par les propriétaires pour empêcher leur locataire de sous-louer leur appartement par l’entremise de ce type de site.
Au Québec
Tenez-vous-le pour dit : c’est carrément illégal et il n’y a aucune tolérance de la part du ministère du Tourisme. Des recherches systématiques sont effectuées sur Internet, et les locateurs sont avisés de l’illégalité de leur geste et des sanctions. Selon le gouvernement, aucune infraction n’a été signalée depuis trois ans (malgré qu’il y ait des milliers de locateurs de chambres au Québec sur AirBnB?!). Au Québec, la loi de la protection du consommateur est sévère. Pour qu’un locateur soit conforme, il doit posséder un permis du ministère, une assurance en responsabilité civile et défrayer une taxe sur les revenus de location. L’industrie des hôtels et gites surveille les locateurs pour empêcher cette concurrence déloyale. Depuis quelques mois, un comité consultatif gouvernemental se penche sur la problématique de « l’hébergement illégal ». De plus, un lobbyiste a été mandaté par AirBnB pour faire modifier la loi afin d’inclure la notion de logements partagés, qui rendrait légale au Québec la sous-location avec AirBnB. Un dossier à suivre.
Lectures additionnelles
Québec s’en prend aux gîtes illégaux, très en vogue — La Presse — 27 mai 2013 HÉBERGEMENT ILLÉGAL — Québec pourrait taxer les utilisateurs d’Airbnb — Le Devoir — 13 mai 2014