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La seconde ajoutée à nos horloges ébranlera-t-elle le web?

Pour écouter la chronique en Mp3

 

L’ajout d’une petite seconde aux horloges atomiques en juin 2015 fait frémir le monde du web. On parle même du bogue de l’an 2015. Y a-t-il vraiment péril en la demeure?

Bonne nouvelle, les amis. Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet prochain, vous allez pouvoir dormir une seconde de plus. Cette seconde additionnelle est appelée la seconde intercalaire ou encore le saut de seconde (Leap second).

Mais pourquoi?

Faisons un petit saut dans le temps et revenons en 1958, lorsque le temps universel et le temps atomique international ont été définis comme égaux. On l’appelle le Temps universel coordonné ou l’abréviation UTC que l’on aperçoit souvent lorsque l’on parle des fuseaux horaires. Ce temps atomique est basé sur la rotation de la Terre qui a la fâcheuse habitude de ralentir, surtout à cause des marées. Alors nous nous devons de retrancher a des périodes régulières des secondes ici et là. Les dernières secondes retranchées l’ont été en juin 2012, décembre 2008, décembre 2005 et décembre 1998. Depuis 1958, le temps universel coordonné a été ajusté de près de 30 secondes.

Le bogue annoncé du web

Cette petite seconde ajoutée à la dernière minute de la dernière heure du mois de juin peut paraître inoffensive, mais elle a été problématique en 2012 pour plusieurs grosses plateformes communautaires d’Internet, ainsi que par certains programmes utilisant le Network Time Protocol.

Cette dernière minute du 30 juin comptait 61 secondes et malheureusement plusieurs protocoles et programmes n’étaient pas préparés à ce changement et n’ont pas digéré cette seconde de plus : ce fut notamment le cas du langage de programmation Java, les bases de données MySQL ou encore du système d’exploitation Linux. Selon le magazine Wired The Inside Story of the Extra Second that crashed the Web, les systèmes informatiques utilisant le Network Time Protocol (NTP) s’alignant sur l’horloge atomique n’auraient pas été préparés à cette seconde supplémentaire, et n’ont tout simplement pas su comment l’interpréter

Des dysfonctionnements variés ont été constatés, entraînant des ralentissements, jusqu’au crash pur et simple des serveurs des services exploitant des technologies touchées. On a rapporté des problèmes importants avec des sites connus comme Foursquare, Yelp, LinkedIn, Gawker, Meetup, StumbleUpon et bien d’autres.

Le 30 juin 2012 (un samedi), la majeure partie des bogues entraînés par cette seconde additionnelle ont été réglés au bout de quelques heures. Par contre, plusieurs entreprises avaient prévu les problèmes éventuels, comme par ex. Google qui avait publié dès septembre 2011 des pistes pour éviter tout problème.

L’industrie qui criait au loup

Il faut se demander si dans l’industrie du web, il faut absolument crier au loup, pour que les entreprises prennent leur responsabilité afin de contrer les problèmes. Souvenons-nous du 31 décembre 1999 où toute l’industrie prédisait l’effondrement des infrastructures web. J’imagine que ces cris d’alarme sont excellents pour l’industrie des consultants web et encourage l’augmentation des salaires des programmeurs.

En raison de ces perturbations, le secteur de la technologie a demandé de mettre fin à l’ajout de cette seconde. Cela ne signifierait pas beaucoup de différence dans le court terme, mais après plusieurs années les horloges atomiques et les ordinateurs seraient désynchronisés de plusieurs secondes, créant encore plus de problèmes.

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